Gaston Rolland

Gaston Rolland, portrait

Ces informations sont principalement tirées du pamphlet de Han Ryner « Une conscience pendant la guerre : l’affaire Gaston Rolland », Brochure Mensuelle, Nº 3, 1924. L’illustration est également issue de ce pamphlet.

 

  • Gaston Rolland naît le 28 avril 1887.
  • Il devient un graveur accompli et travaille le cuivre, l’acier et les métaux précieux.
  • Il déménage à Paris pour son travail.
  • Son pacifisme est grandement influencé par ses lectures de Léon Tolstoï et de la Bible.
  • Il se procure de faux papiers au nom d’Antonio Raspiol, ce qui lui permet de continuer à travailler à Paris et Marseille, et sa maison de Marseille devient un refuge pour les opposants à la guerre de la région marseillaise.
  • En octobre 1916, il héberge un déserteur du nom de Bouchard, qui le dénonce lorsqu’il est arrêté à Évian.
  • Le 7 septembre 1917, Gaston Rolland est arrêté à Marseille et placé en cellule d’isolement.
  • La police veut le pousser à dénoncer un leader anarchiste, Émile Armand, mais Gaston Rolland s’y refuse.
  • En janvier 1918, il est condamné à 3 ans de prison pour hébergement de déserteur, absence irrégulière et usage de faux papiers.
  • Il parvient ensuite à s’échapper de l’hôpital à Grenoble.
  • En juillet 1918, il est à nouveau capturé et condamné par le conseil de guerre de Paris à 15 ans de travaux forcés.
  • Après la guerre, l’affaire Gaston Rolland est reprise par des anarcho-libertariens du journal de Marseille Terre Libre. Ils font campagne pour sa libération.
  • Le 22 décembre 1921, sa peine est commuée à 10 ans de prison.
  • Il est définitivement libéré en juillet 1924.
  • De retour à Paris, il s’engage en politique et devient trésorier du Comité de défense sociale.
  • Sa santé se détériore à la fin des années 1930.
  • Gaston Rolland décède en 1982.

Lettre envoyée par Gaston Rolland à sa famille durant sa peine de prison :

Quel homme dans une position semblable à la mienne oserait dire qu’il n’a jamais connu [la défaillance] ? […] Oui, il m’est arrivé de murmurer : « À quoi bon toutes ces souffrances ? » […] Mais un autre [sentiment], plus pur, alimenté par la petite flamme de l’idéal, lui répondait :

« […] Il y a des amis, des camarades, des inconnus aussi (eh ! ce sont des hommes comme les autres !) que tu as sauvés de la mort. Vois, ils respirent un air libre, ils travaillent, ils vont où ils veulent. […] Console-toi en songeant qu’ils sont nombreux. Console-toi aussi en songeant que ton crime ne fait aucune honte à l’humanité. […] Je suis toujours debout maintenant et il me semble que mon visage rayonne de joie. »

Compte-rendu du procès de 1918 de Rolland :

« Je ne vois pas en quoi votre habileté technique et vos vertus civiles justifient votre insoumission. Du moins, vous en repentez-vous ? » […]

« De rien – s’écrit-il, je ne me repens de rien. Ce n’est pas par couardise ou par intérêt personnel que je suis insoumis. Si je l’avais voulu, ma connaissance de l’acier m’aurait ouvert les portes d’une usine. Mais je refuse de fabriquer des instruments d’assassinat aussi énergiquement que d’assassiner moi-même. Je suis insoumis par principes. » […] Et il cite la Bible : « Tu ne tueras point. »